Avant d'acheter cette voiture, j'avais
étudié quelques articles à son sujet
et notamment celui de l'excellent magazine Belge "Le Moniteur
Automobile". Il y était clairement mentionné que
les soupapes disposaient d'un rattrapage hydraulique du jeu. Quoi de
plus normal en ces temps modernes (même si techniquemenmt
cela n'est pas toujours une solution intelligente ou
économique). Puis en feuilletant le manuel
du propriétaire je tombe là-dessus...
Quoi?!
Il faut contrôler et le cas échéant
régler le jeu aux soupapes tous les 30000 km.
Lors du
changement
de la courroie de distribution,
j'ai soigneusement inspecté les abords du couvre-culasse.
Ça dégueule de pâte à joint
partout. Si l'opération était prévue
de façon courante, il y aurait ici un joint en
élastomère. Logique, non?
Ah bravo...
Où se situe alors la vérité? Je me
suis dit qu'un mécanicien Mazda devrait le savoir. Je suis donc
allé au garage Mazda le plus proche de chez moi (oui
là où on me dit qu'il ne faut pas
recharger
régulièrement la clim').
Je zappe l'entrée officielle pour me diriger directement
vers l'atelier. Là les explications sont très
floues
- oui c'est réglable
- oui il y a un réglage hydraulique (?)
- perso je ne l'ai jamais fait (genre "ça bouge pas") mais
j'ai vu le chef d'atelier le faire
- on ne règle que si le client se plaint d'un fort bruit le
matin ("et encore dans 9 cas sur 10 c'est seulement l'huile qui est
rincée")
- oui il y a bien un joint mais la pâte c'est pour parfaire
l'étanchéité (façon joint
de couvre-culasse de K)
Fort de ces quelques affirmations d'un
gentil et jeune mécano (nous fûmes interrompu par
l'arrivée du staff commercial du genre "faut pas rester
là Monsieur, le mécano n'a pas encore
mangé aujourd'hui, il pourrait être agressif; de
toute façon on ne comprend rien de ce qu'il dit") et d'un
entrefilet dans le manuel d'atelier de la 626, je décide qu'il
faut aller voir sous le couvre-culasse de la 323.
14-FEV-2007: 100858 km
Il faut prévoir un peu plus de 24 heures avant de pouvoir
reprendre la voiture. Selon moi, c'est au moins le temps qu'il faut
laisser à de la pâte à joint pour bien
durcir avant que de l'huile n'entre en contact avec elle. De
même il faut laisser le moteur se refroidir pour mesurer le
jeu aux soupapes. Si on a suffisamment de temps, autant faire cette
opération après le
changement
de la courroie de distribution.

On commence par déposer le cache moteur supérieur
(3
écrous de 10 mm). Le cache a surtout une
fonction accoustique.

On attaque à présent le couvercle
supérieur de la
courroie de distribution (beaucoup de vis de 10).

Voici le couvercle supérieur vu de face (afin que vous
localisiez toutes les vis; il y en a 7). Cette photo
provient d'un autre article. Il est inutile de le déposer,
il faut juste pouvoir le déplacer un peu afin de
permettre la dépose du couvre-culasse.

Ici dépose d'un support (clé de 10 mm) toujours
dans le but de pouvoir légèrement
déplacer les
entraves à la dépose du couvre-culasse.

Dépose du collier élastique de la durite de
recyclage de vapeurs d'huile.

A présent dépose des vis de fixations du
couvre-culasse (clé de 10 mm). Il y en a 11. Notez celles
qui ont un joint plat en cuivre pour
l'étanchéité.

On écarte le couvercle supérieur de la courroie
de distribution.

Comme le couvre-culasse est un peu collé, on fait levier (ici
avec un grand tournevis) en essayant de
ne pas abîmer les surfaces fonctionnelles (pour
l'étanchéité).

Et voilà. Le moins que l'on puisse dire c'est que pour
économiser un arbre à cames et diminuer la
hauteur du moteur, Mazda a dû
énormément se faire suer pour le reste. On notera
les culbuteurs en alu,
leur jeu latéral (source de bruit), les rouleaux pour
diminuer les frottements, les tuyaux de retour de carburant,
les 2 brides qui plaquent les injecteurs et le nombre incroyable de
petites pièces entre 2 soupapes "jumelles".

Puisque mon moteur est encore chaud, je vais déjà
commencer le nettoyage. Voici un grattoir en laiton
de fabrication maison (angle du tranchant environ 20°). Il me
sert à récupérer les traces de
pâte à joint.
La variante en laiton est moins agressive avec l'alu. En effet il m'est
déjà arrivé de "tirer" un copeau avec
un grattoir professionnel en acier.


La pâte n'est pas présente partout, uniquement
dans les angles (sans doute parce que le joint a du
mal à bien y aller). Il s'agit ici typiquement de
pâte
posée en
cordon (manuel ou automatique). Le but
étant bien sûr de faire vite. Le
problème est que le cordon est écrasé
au montage. 95% de la pâte
est donc expulsée: dehors c'est pas propre mais dedans si
elle colle mal, c'est bouchage éventuel
d'une canalisation d'huile avec des conséquences
autrement plus graves.

Voilà tout ce que j'ai
récupéré.

On finit de nettoyer le plan de joint avec des chiffons absorbants et
non pelucheux.

Au tour du couvre-culasse. Il y a bien un joint en
élastomère.

Dépose du joint.

Nettoyage de la gorge du joint (ici avec un chiffon au bout d'un petit
tournevis). Attention de ne pas
rayer la surface.

Deuxième service avec de l'essuie-tout.

Les maniaques achèteront un nouveau joint d'avance. Celui-ci
est plutôt de bonne qualité, toujours
souple et "soyeux" après 100000 km et quatre ans et demi.
J'enlève les traces de pâtes. Notez les
bossages (afin de le coincer dans la gorge du couvre-culasse) et la
lèvre renforcée dans les angles
(zones à problèmes du point de vue
étanchéité).