Sur le moteur XUD7, la distribution est
très
"smart"*. C'est un terme très à la mode en
automobile.
Dans notre cas, cela veut dire qu'elle est très simple, donc
très fiable, donc peu coûteuse et avec des
performances
largement suffisantes.
Les soupapes sont alignées et
l'arbre
à cames (unique) les attaque directement. Entre une came et
une
soupape, il n'y a que deux pièces: le godet (ou poussoir; je
trouve godet plus imagé) et un petit disque qui sert au
réglage du jeu. Les autres pièces
présentes
(rondelle, deux demi-clavettes coniques et le ressort) ne servent qu'au
rappel.
Bref c'est du simple et de ce
côté
c'est mécaniquement beau, car faire simple est ce qu'il y a
de
plus difficile. Du fait du nombre réduit de
pièces, cette
distribution est "rigide" et donc "fidèle" au diagramme de
distribution. Un autre point remarquable (et remarquablement simple)
est la présence de "baignoires". Il s'agit simplement d'une
forme donnée à la fonderie de la culasse. Lorsque
le
moteur s'arrête, l'huile qui lubrifie l'interface came/godet
(huile perdue venant de la lubrification sous pression des paliers de
l'arbre) redescend par gravité au carter d'huile via une
canalisation. Mais pas entièrement! Le trou qui
raméne
l'huile est plus haut que le fond des "baignoires". Résulat:
il
reste de l'huile au fond de la "baignoire". C'est dans cette huile que
viendra se baigner le bossage de la came au coup de
démarreur et
cette lubrification de secours aidera tout ce petit monde à
attendre l'arrivée de l'huile fraîche sous
pression
(arrivée hélàs pas
instantanée).
En contre-partie, le réglage
du jeu est assez
fastidieux. Pour accéder aux cales de réglages,
il faut
retirer les godets et donc l'arbre à cames... Et donc la
courroie de distribution et les paliers d'arbre à cames (il
y en
a trois: commencer par celui qui cale axialement l'arbre à
cames; je ne sais plus duquel il s'agit).
Le rappel de la soupape la fait marteler
en
permanence le siège. Celui-ci "rentre" dans la culasse et le
jeu
diminue. La tolérance de ce jeu est très large.
L'intervalle de tolérance est de 0.15 mm tant à
l'admission qu'à l'échappement. Les valeurs
nominales de
jeu sont de 0.15 resp. 0.30 mm à l'admission resp.
à
l'échappement.
Par le passé, lors du
remplacement
systématique de la courroie de distribution tous les 80 000
km,
j'avais décidé d'inspecter la distribution. Je
n'ai pas
de photo hélàs. Je me souviens très
bien que les
cames et les godets étaient en parfait état.
J'étais inquiet car à l'époque ma
Suzuki GS500E
avait révélé une faiblesse de ce
côté.
Voici les jeux relevés et un
graphe (oui-oui
je sais ;-): cylindre 1 côté volant moteur chez
PSA.
|
théorique |
min |
max |
160000
km |
240530
km |
Adm.
1 |
0,15 |
0,075 |
0,225 |
0,19 |
0,18 |
Ech.
1 |
0,30 |
0,225 |
0,375 |
0,29 |
0,28 |
Ech.
2 |
0,30 |
0,225 |
0,375 |
0,31 |
0,29 |
Adm.
2 |
0,15 |
0,075 |
0,225 |
0,15 |
0,14 |
Adm.
3 |
0,15 |
0,075 |
0,225 |
0,17 |
0,16 |
Ech.
3 |
0,30 |
0,225 |
0,375 |
0,31 |
0,28 |
Ech.
4 |
0,30 |
0,225 |
0,375 |
0,33 |
0,32 |
Adm.
4 |
0,15 |
0,075 |
0,225 |
0,18 |
0,17 |
Il est à noter que je ne
connaissais pas le
jeu aux soupapes sur moteur neuf. On constate que globalement ce jeu a
diminué d'
un centième de
millimètre en 80
000 km. Evidemment, le moteur
n'était plus neuf et donc cette évolution a
peut-être considérablement ralenti avec le temps.
A
près de 240 000 km, on est encore très proche des
valeurs
nominales. C'est à se demander si les systèmes de
rattrapage automatique de jeu ne sont pas une fausse bonne
idée
(coût, alourdissement, complication de la fonderie de la
culasse,
obligation d'avoir de l'huile "sans mousse" à ce niveau...).
* toutes mes félicitations aux concepteurs!