Les entrailles du R259
Voici un bloc de R1100 S avec environ 25000 km sur
le palleteau. Attardons-nous 5 minutes sur quelques détails.
Voici la face avant. Le petit pignon est
porté par le vilebrequin. La chaîne entraine la double
pompe à huile trochoïdale cachée derrière le
grand pignon. La flèche (en haut à gauche) indique une
canalisation d'huile intégrée à la fonderie du
carter. Il s'agit simplement d'économiser de la tuyauterie et du
montage. Par contre le couvercle qui vient fermer ce canal doit
être parfaitement étanche. Plus bas à droite (grand
cercle rouge), il s'agit du logement du hublot de niveau d'huile. Eh
oui il y a un tube qui passe juste derrière. Attention en cas
d'enfoncement d'objet contendant (voir fiche 10100). Tout en bas (petit
cercle rouge), un des trous de communication au carter d'huile. A
l'arrêt ce trou est "sous l'eau" (regardez où est le
hublot).
Cette photo vous montre la belle
compacité longitudinale d'un Boxer. C'est pas bien épais
hein?
La fameuse gestion
des vapeurs d'huile et leur recyclage. Sujet toujours très
interessant sur un Boxer. Lorsque les deux pistons descendent (en
même temps), ils mettent la partie du carter qui est sous eux
sous pression et forcent l'air à passer par la seule porte de
sortie possible: ce trou (cercle rouge) dans le contrepoids
arrière du vilebrequin. Comme le vilebrequin tourne, une
première partie de l'huile (plus lourde que l'air) contenue dans
les gaz de carter est centrifugée et donc
ré-expédiée à l'envoyeur.
Le reste chemine à travers le vilebrequin
pour arriver entre les deux joints d'étanchéité
dynamique à l'arrière du vilebrequin (juste devant le
volant moteur). Le second joint n'est pas là pour aider le
premier, mais bien pour empêcher les vapeurs d'huiule de sortir
à cet endroit. Les vapeurs cheminent ensuite le long des parois
internes du carter (flèche rouge) où elles ont tout
loisir de pouvoir se condenser encore. Et hop, on en
récupère encore.
Un Boxer à l'eau ?
Un bon petit bricoleur a réussi
à se faire un joli Bitza avec une moto
déclassée suite à un accident. Comme toujours les
pièces des séries /5, /6 et /7 permettent un
extraordinaire jeu de construction. Le bloc est bien un R60/6 mais avec
des cylindres permettant de cuber 900 cm
3. Plus interessant,
cet Allemand s'est fait souder en Belgique une seconde paroi autour des
cylindres et des culasses (après ablation des ailettes). Ceci
afin de former un circuit de refroidissement. Un autre artisan Belge
lui a alors fabriqué deux petits radiateurs fixés aux
pare-cylindres. Les circuits gauche et droit sont indépendants
et fonctionnent par le principe du thermosyphon (comme vos radiateurs
domestiques de chauffage central: l'eau chaude moins dense monte, etc).
Evidemment la circulation n'étant pas hyper rapide, la
quantité de liquide de refroidissement est assez
conséquente. Par contre pas besoin de pompe. Je verrais bien un
thermostat sous la bride derrière le capuchon de bougie mais
l'histoire ne le précise pas. Joli bricole cette R90/6 W (pour
watercooled). Au fait, le moteur est devenu très silencieux
(puisqu'on n'entend plus toute la distribution avec ces grosses parois
bien isolantes phoniquement; de plus cela ne cliquette plus à
chaud, puisque cet endroit n'est plus chaud). Dernier détail, la
bête totalise plus de 300000 km!
Un super
détail dont je rêve pour ma RT. Une commande des papillons
par tringlerie. Adieu désynchronisation parce que les
câbles s'allongent de valeurs différentes. Le câble
unique des gaz commande l'équerre (délicieusement
allégée). L'équerre transmet son mouvement d'une
part à une biellete pourvue de deux rotules (l'autre
étant
relié à la poulie du papillon gauche) et d'autre part
à un axe (monté sur roulement à billes) faisant
faire exactement le même mouvement au papillon droit (toujours
avec une biellette et deux rotules vous l'avez compris: voir photo
ci-dessus).