On loue la protection aérodynamique
surtout sous la pluie, d'autant plus que la chaleur du moteur
réchauffe agréablement le pilote en pareil cas. Par beau
temps et sur des trajets courts par contre, la jambe gauche souffre
énormément du dégagement de chaleur. Il semble que
cette situation soit plus supportable sur autoroute lorsque le flux
d'air autour de la moto est important. A propos de l'autoroute, il
semble d'ailleurs que cela soit le terrain de prédilection de la
K1. Même les essayeurs les plus critiques ("le plus cher grille
pain du marché, mais avec ABS") font des pieds et des mains pour
obtenir la bête lorsqu'il doivent se rendre rapidement à
l'autre
bout de l'Europe. Hormis les ravitaillements, ceux-ci ne notent jamais
rien dans le carnet de bord et excusent leur fainéantise par un
"5000 km sans aucun soucis. Que veux-tu que j'écrive?"
Un peu d'imagination et les bagages ne
sont plus un problème.
Pourtant peu sont
satisfaits de la position de conduite. Le guidon est trop large
[moi je le trouve idéal, bien mieux que sur les K100 RS 2 et 4V]
et trop éloigné, les
repose-pieds trop hauts, les jambes trop repliées et le
réservoir trop large [personnellement la largeur du
réservoir me faisait mal aux cuisses, mais avec l'habitude,
aujourd'hui je ne remarque plus rien].
La suspension est trop dure et le rayon de
braquage camionesque [c'est pas faux]
. Pour le moteur, les critiques pleuvent
aussi mais se concentrent essentiellement sur deux points: les
vibrations du moteur sont horribles de 5 à 6000 tr/min et il y a
un manque de puissance jusqu'à 6000 tr/min.
C'est malgré tout le même essayeur,
instructeur au Nürburgring, qui déclare "on a du mal
à le croire mais la K1 est très rapide sur le Ring pour
peu qu'on en ait pris toute la mesure. Mais avant il faut un peu la
raboter
sur les côtés". C'est pour cela que le magazine eu le
droit de changer un carénage complet après un passage sur
ce fameux circuit. Les coûts de cette maintenance curative
imprévue n'ont pas été pris en compte dans le
calcul du prix de revient kilométrique.
La dépose du carénage d'une moto n'a
jamais demandé autant de tours de mains et de trucs que sur une
K1 [pissous!]
. Le
carénage futuriste très enveloppant et
trop "carré" au goût de certains ne se fait pas seulement
remarquer visuellement. Quand un essayeur se plaint d'une
qualité trop moyenne, il ne parle pas du moteur ou de la
partie-cycle, sur lesquels nous reviendrons, mais bien de tout ce
thermoplastique tout autour. Les vide-poches à l'avant et
à l'arrière sont problématiques. C'est en tout 3
couvercles pourtant bien verrouillés [mon oeil; quelle
mauvaise foi, incapable de reconnaître qu'ils se sont
laissés abuser par le système assez approximatif il est
vrai]
qu'auront perdu les divers
essayeurs au cours des 50000 km.
La K1 lors d'une escapade en Turquie.
Dans la famille des "petits par la taille, grands
par
les soucis", les voyants du tableau de bord se seront fait
également remarquer. Les clignotants qui ne s'éteignent
plus [moi je ne comprends par là "que les voyants"]
ou le voyant de défaut de feux [vous
savez celui qui s'éteint dès que l'on a actionné
une première fois les deux freins]
. C'est ainsi qu'un chewing-gum à
la menthe s'est retrouvé collé sur le tableau de bord.
L'ABS de série depuis peu [c'était une option sur
les premiers modèles vendus en Allemagne]
a un double visage: le gros freineur sur
autoroute détrempée lui doit une fière chandelle
alors qu'un aigrefin lui reproche de ne pas fonctionner sur le gravier
à basse vitesse. Le paragraphe de conclure que l'ABS est
cependant une bonne chose.
Que disent les grands rouleurs au sujet du groupe
motopropulseur à la gestion électronique intégrale
exemplaire? BMW a volontairement développé ce moteur pour
n'en sortir que 100 CV car on ne voulait pas participer à
l'escalade lancée par la production japonaise et les concepteurs
préféraient un couple important à mi-régime
à la puissance pure. Le moulin de la K1 ne répond
pourtant pas à cette exigence. Le manque d'arrivée de
puissance entre 5500 et 6500 tr/min s'est fait fortement remarquer sur
route. Dans des situations dangereuses, comme lors d'un
dépassement se voulant rapide, il fallait impitoyablement
descendre les rapports et faire hurler le moteur. Ce manque de couple
est encore plus flagrant avec un passager. La faible consommation de
Super sans plomb [Eurosuper 95]
est unaniment louée pour une si grande et si lourde (264 kg)
moto. Elle s'établit à 5.7 l/100 km en moyenne pour la
durée de l'essai. Le moteur a toujours démarré
impeccablement en prenant ses tours avec une belle
régularité que ce soit sous un soleil de plomb ou par
grand froid. Moins positif sont les fortes vibrations à
mi-régime. Comme le manque de puissance dans cette zone du
compte-tours, ce problème est bien connu des concepteurs. Elles
dépendent fortement des dispersions de fabrication. Certains
concessionnaires se sont penchés sur le problème afin de
satisfaire leur clientèle, comme par exemple Winfried Schneider
de Vörde: "un meilleur équilibrage du vilebrequin est
difficilement réalisable tant celui-ci est parfait d'origine.
Tout le contraire des pistons et des bielles. Certains pistons ont plus
de 30 g d'écart [pour info, le manuel d'atelier autorise
au maximum 4 g!]
. Si on les
équilibre, le moteur de la K1 ne vibre pas plus que celui des
moteurs K-2V".

Un piston avec plus 50000 km sur le paletot.
Lorsque l'essai débuta en Avril 1990 [cool!
Elle a dû être produite à peu près en
même temps que la mienne; première immatricualtion en Mars
1990]
, un essayeur remarqua de suite
que la K1 ne prenait pas tous ses tours. La coupure intervint vers 8600
tr/min au lieu de 9000 [d'abord c'est 8900 et puis on voit
qu'ils l'ont rôdée avec amour les sagouins!]
. Un nouveau boîtier de gestion
moteur résolut le problème. Un tel boîtier de type
retour-garantie fut fourni à certains propriétaires.
La partie-cycle a
elle aussi ses avantages et ses
inconvénients. La moto est beaucoup plus maniable qu'elle en a
l'air, même à deux. Sur route de campagne elle est
vraiment plaisante à rouler. Du moins sur un bon bitume car
dès que la chaussée se dégrade, comme en Allemagne
de l'Est ou en Turquie, le dos souffre
énormément d'accoups et les fesses sont plus souvent en
l'air que sur la selle. C'est d'ailleurs par là-bas qu'un camion
coinça la moto contre un mur, ce qui lui coûta son
carénage d'origine encore intact à ce moment. Les freins
sont par contre unaniment loués: freins avant très
efficaces, dosables ainsi qu'exempts de tout "fading" et frein
arrière également parfaitement dosable. Un dernier point
avant le démontage concerne les pneus. La moto y est
extrêmement sensible. Les Metzeler CompK ne lui vont absolument
pas au point que BMW songe à ne plus les homologuer. Tout le
contraire des Michelin A/M 59 qui semblent conçus pour cette
moto. Les Dunlop Sportmax sont également très
appréciés. La revue Motorrad a également
testé les nouveaux Bridgestone Exedra. Plus dans un prochain
numéro.
Démonter une machine qui
marche... M'enfin c'est pour la bonne cause.
Rendez-vous le 17-SEP-1991 dans l'atelier du
département des essais
moto chez BMW à Münich. Trois mécaniciens de la
maison y
ont démonté en un temps record la K1 sous surveillance de
l'équipe du magazine. Il y a surtout eu de bonnes surprises
comme
la boîte de vitesses qui aura survécu à 51300 km
sans pratiquement aucun signe d'usure. Aucune dent de pignon ne
présente la moindre trace de pitting [arrachement de
matière en surface]
, les
roulements étaient en parfait
état. Il faut dire que comparativement à la production
japonaise, les engrenages sont plus gros et plus larges, faisant
plutôt penser à la transmission d'une petite voiture.
Chez
Béhème, tout le monde a le sourire. Il faut dire que la
K1 était dans un état de fraîcheur remarquable.
Le moteur était presque dans le même
état. Il faut dire que les 50000 km sans aucun passage à
l'atelier hors révisions avaient fait craindre quelques
surprises. Pistons, segments et cylindres étaient en très
bon état. Vilebrequin avec coussinets de paliers et de manetons,
parfait état. La culasse avec ses deux arbres à cames en
tête et ses poussoirs ne décevèrent pas non plus.
Toutes
les soupapes étaient encore étanches, les guides avaient
à peine plus de jeu qu'à l'état neuf. Seuls les
sièges
un peu élargis et plus assis dans la culasse surprirent un peu.
Les chambres de combustion étaient très propres et
reflétaient une parfaite gestion du mélange de la part du
Motronic Bosch.
Mais la pefection n'existe pas. Une particule avait
quelque peu rayé le palier n°4 de l'AàC d'admission
mais cela reste sans conséquence pour le bon fonctionnement
futur du moteur. Le patin supérieur [erreur du
rédacteur, il s'agit bien sûr du patin inférieur]
du tendeur de la chaîne de
distribution était marqué. Les maillons ont tellement
creusé le revêtement qu'à présent les
rouleaux le touche. A partir de là, selon Ernst Mosmöller
de chez BMW, il n'y aura plus d'usure supplémentaire [car
c'est toute la chaîne qui repose désormais sur le patin]
. Un
coussinet de l'arbre d'entrainement de l'alternateur a tourné
dans son logement. Il sert d'arbre d'équilibrage au vilebrequin [n'importe
quoi: c'est seulement le cas sur les K75]
. Le coussinet est normalement
collé dans le carter.
Du moteur à la transmission finale: l'arbre
de transmission y compris ses deux joints de cardan n'auront jamais
fait parler d'eux. En théorie on pourrait remonter moteur et
transmission tels quels. Il faudrait seulement remplacer le disque
d'embrayage et son plateau. Après 50000 km menés à
des allures élevés, ce n'est pas dramatique.

Le plateau d'embrayage quelque peu "crâmé". Je vous
avais dit que c'était des sagouins.
Que peut améliorer BMW sur sa K1? Le manque
de couple et de puissance à mi-régime [ce sera
seulement
à partir de la K1100]
,
réduire les vibrations, porter
plus d'attention au fabricant du tableau de bord [c'est
Motometer]
et
à Bosch pour son boîtier de gestion moteur - il a rendu
l'âme juste avant la fin de l'essai - comme chez certains
lecteurs
- et revoir sa politique tarifaire [déjà trop
chères les Béhèmes?]
. Mais comme le dit le
porte-parole Hans Sautter: "La K1 n'est pas un modèle à
grand volume mais la cerise sur le gâteau que sont les K. A la
manière de la M3 pour la série 3 automobile" [beau
faux-cul que ce discours car si la K1 avait été plus
demandée, sûr que BMW en aurait produit plus et pas
l'inverse]
.

En haut le boîtier de gestion moteur (le "Motronic"),
remplacé à 2 reprises.
En bas le boîtier de gestion de l'ABS.
Le
reste des données relevées
Coût de la moto seule: 11248.42
EUR (ramené en EUR à DM constant)
Coût de la
maintenance préventive et curative (hormis les deux
carénages): 5032.34 EUR
Coût du
carburant: 1925.27 EUR (2789 l à 0.69 EUR/l)
Prix de revient au
kilomètre: 0.138 EUR/km
Révision des 7500 km faite à 6998 km
Révision
des 15000 km faite à 15004 km
Révision
des 22500 km faite à 26090 km [!]
Révision des 30000 km
faite à 30333 km
Révision
des 37500 km faite à 38610 km
Révision
des 45000 km faite à 44871 km


Les compressions après rôdage et à la fin de
l'essai. Belle constance cylindre par cylindre, très faible
diminution
et bonne homogénéité générale.
Performances |
|
|
|
|
Accélération* (duo) |
|
3962 km |
51043 km |
0-100 km/h |
[s] |
4,4 |
4,3 (5,8) |
0-120 km/h |
[s] |
5,8 |
6,1 (7,4) |
0-140 km/h |
[s] |
7,8 |
8,1 (9,9) |
0-160 km/h |
[s] |
10,0 |
10,3 (12,6) |
0-180 km/h |
[s] |
13,5 |
13,6 (17,6) |
0-400 m |
[s] |
12,5 |
12,8 (13,6) |
0-1000 m |
[s] |
23,6 |
23,9 (25,3) |
Vitesse maxi* |
|
|
|
solo |
[km/h] |
234 |
236 |
duo |
[km/h] |
212 |
210 |
Consommation (Eurosuper) |
|
|
|
moyenne |
[l/100 km] |
5,7 |
huile |
[l/1000 km] |
0,04 |
|
|
|
|
*Conditions
de mesure: départ 24°C, pas de vent; fin 32°C, pas de
vent; lieu Hockenheim. |
Voici les critères permettant de juger les pertes de puissance.
La mesure au banc
n'était pas vraiment à la mode à l'époque.
Malgré la légère diminution, on peut
quasiment parler de performances constantes.
USURE APRES 50000 km |
Composant |
cote
neuf |
cote
usé |
mesure |
remarque |
|
[mm] |
[mm] |
[mm] |
|
Cylindre |
A:
67,00±0,005 |
67,05 |
67,02-67,03 |
tous les
alésages en bon état |
|
B:
67,01±0,005 |
67,06 |
|
|
Piston |
A:
66,973±0,007 |
66,92 |
66,95-66,95 |
jupe montrant une
bonne surface de contact |
|
B:
66,983±0,007 |
66,93 |
|
pas de calamine sur
le premier cordon |
Jeu piston/cylindre |
0,015-0,039 |
0,13 |
0,07-0,09 |
jeu en dessous de la
cote d'usure |
Jeu segment dans gorge 1 |
0,040-0,075 |
0,3 |
0,05 |
jeu dans la
tolérance du neuf |
Jeu segment dans gorge 2 |
0,030-0,044 |
0,3 |
0,05 |
jeu dans la
tolérance du neuf |
Jeu à la coupe segment 1 |
0,20-0,40 |
1,5 |
0,40-0,45 |
bon |
Jeu à la coupe segment 2 |
0,10-0,30 |
1,5 |
0,35-0,40 |
bon |
Jeu (radial) tourillons vilebrequin |
0,020-0,056 |
0,11 |
0,04-0,05 |
bonne surface de
contact des coussinets |
Jeu (radial) manetons vilebrequin |
0,030-0,066 |
0,13 |
0,05 |
bonne surface de
contact des coussinets |
Jeu (radial) tourillons AàC ADM |
0,020 |
0,150 |
0,05-0,06 |
traces d'usure sur
tourillon et palier n°4 |
Jeu (radial) tourillons AàC ECH |
0,071 |
0,150 |
0,04-0,05 |
|
Hauteur de came ADM |
38,855±0,031 |
38,555 |
38,85 |
Pas de traces
visibles |
Hauteur de came ECH |
38,855±0,031 |
38,555 |
38,85 |
Pas de traces
visibles |
Diamètre queue de soupape ADM |
5,975-0,015 |
5,950 |
5,960 |
bon |
Diamètre queue de soupape ECH |
5,960-0,015 |
5,935 |
5,950 |
bon |
Diamètre guide de soupape ADM |
6,000+0,012 |
6,1 |
6,01 |
cylindrique sur
toute la longueur |
Diamètre guide de soupape ECH |
6,000+0,012 |
6,1 |
6,01 |
cylindrique sur
toute la longueur |
Jeu queue/guide de soupape ADM |
0,025-0,052 |
0,150 |
0,05 |
jeu dans la
tolérance du neuf |
Jeu queue/guide de soupape ECH |
0,040-0,067 |
0,160 |
0,06 |
jeu dans la
tolérance du neuf |
Largeur siège de soupape ADM |
1,1±0,15 |
2,50 |
1,3-1,4 |
toutes les soupapes
100% étanches |
Largeur siège de soupape ECH |
1,3±0,15 |
3,00 |
1,4 |
toutes les soupapes
100% étanches |
Ressort de soupape [hauteur] |
41,1 |
39,6 |
40,5-40,7 |
légèrement
sous la cote du neuf |
Disque d'embrayage (épaisseur) |
5,1-5,4 |
4,6 |
5,0 |
usé jusqu'aux
rivets |
Plateau d'embrayage (défaut planéité) |
|
|
|
bord
intérieur jusquà 0,4 mm de conicité |
Pompe à huile |
|
|
|
pas de traces d'usure |
Disques de freins |
|
|
|
vu le
kilométrage, bon |
Fourchettes de sélection |
|
|
|
en bon état |
On pourra comparer avec mes
hauteurs de cames (en
date du 08-FEV-2004)

Au regard du kilométrage, le combiné ressort-amortisseur
n'a perdu que peu en performances.
Kraft = force en N, Geschwindigkeit = vitesse en m/s, Druckstufe =
amortissement, Zugstufe = détente.
Réponse de BMW
Concernant
- le patin supérieur
usé: les traces d'usure sont sans importance et n'ont
aucune influence sur le fonctionnement de la distribution
- l'usure du palier n°4:
des particules de saleté [restes de fonderie?] dans le circuit de lubrification sont
à l'origine des traces. Comme le jeu dans ce palier est dans la
tolérance, il n'y a aucun soucis à se faire concernant la
remise en service du moteur
- le mauvais état du
plateau d'embrayage: est à mettre sur le compte des
mesures d'accélération faites à la fin du test.
Les traces de surchauffe proviennent d'un patinage excessif lors des
mesures précédemment citées. Nous recommandons de
changer le plateau
- la rotation du coussinet
dans son logement: est possible sur des pièces ayant des
tolérances extrêmes mais sans soucis selon le fabricant du
coussinet
- le second boîtier de
gestion moteur: un diagnostic n'est possible qu'après
examen approfondi
- le fonctionnement
aléatoire de l'indicateur de rapport engagé [tiens?
Il n'en est question nulle part]: un diagnostic n'est possible
qu'après examen approfondi. Eventuellement de l'humidité
dans le contacteur ou dans la connectique
- les 3 couvercles de
vide-poche: nous n'avons aucune connaissance de ce genre de
problème en SAV. Difficile à diagnostiquer sans les
pièces. Eventuellement un défaut de la goupille entre
serrure et gâche ou le montage d'une mauvaise serrure. Les
serrures des vide-poches arrière sont ainsi faites que le
retrait de la clé n'est possible qu'en position serrure
fermée
- les clignotants qui se
mettent seuls en route: problème inconnu à ce
jour. Eventuellement un défaut de câble dans le commodo
résultant en une mise à la masse
Le courrier des
lecteurs-propriétaires
Walter Schreiber
de Weinstadt: "ancien possesseur d'une K100 RS, je n'au aucune remarque
négative à faire sur la K1. Absolument aucune
réparation bien que j'ai parcouru 38000 km en deux ans. J'aime
beaucoup cette moto bien que son comportement soit très
différent en fonction de la monte pneumatique. Les Michelins
sont les meilleurs et les Metzeler les pires"
Jürgen Benner de Nistertal: "Je voulais une
machine de qualité avec une valeur de revente
élevée. Mis à part la patrie-cycle
insatisfaisante, les serrures du Neimann et du réservoir
fonctionnant mal, l'énorme dégagement de chaleur et les
vibrations entre 4500 et 6000 tr/min, le reste de la machine ne teint
pas non plus ses promesses. Fourche fuyarde à 800 km, maivais
jeu aux soupapes sur 3 d'entre elles [sans doute à la
révision des 1000 km; c'est normal c'est un "mécanisme"
qui doit être réglé]. Par température estivale
très élevée, l'embrayage ne fonctionne plus. La
température redevenue normale, tout rentre dans l'ordre. Panne
de l'ABS au bout de 6000 km. Prise en garantie à mon grand
étonnement et remplacé à 7000 km, nouvelle panne
à 7700 km. Le modulateur de pression fut changé à
8700 km. Je ne comprends pas comment le pneu avant réussi
à s'user 50% plus vite que l'autre [empattement
long-> sous virage]. Idem mon
nettoyant pour jante qui décolle la peinture des roues alors que
toutes mes voitures l'ont toujours très bien supporté.
Pour le prix j'aurai souhaité plus de qualité. Des
machines japonaises de 2 à 2500 Euros moins chères ne
m'ont jamais causé ce genre de soucis"
Thomas Schröder d'Apen: "Comme le
carénage de la K1 ne me satisfait pas sur les très
longues étapes, j'ai transformé ma K1 en K1 LT cet hiver.
Ainsi elle est devenue la meilleure BMW que je connaisse: rapide avec
une bonne protection ainsi qu'une partie-cycle précise et
maniable. Si BMW sortait une telle moto, je serai client à coup
sûr"

La K1 LT de Thomas Schröder. Les pièces semblent
toutes provenir de la K100 LT. Pas donné.
Max Zellner de Nurimberg: "Propriétaire d'une K1 depuis le
06-JUN-1989, j'ai parcouru 47000 km sans le moindre problème. Ma
machine est passée trois fois en atelier: pour la
révision des 1000 km, pour la campagne de rappel dont vous
êtes sûrement au courant [?] et pour vérifier le jeu aux
soupapes à 42000 km. Il fut constaté que celui-ci n'avait
pas bougé depuis la révision des 1000 km [je
pense plutôt que tout est resté dans les tolérances]. Je fais moi-même les
révisions et les changement de pneus. Aucune machine ne m'a
emballé encore autant que cette K1. Le moteur est encore plus
plein et agréable qu'il ne l'était à 10000 km,
couple et puissance au delà de 6000 tr/min sont simplement
jouissifs. Côté partie-cycle: freins et carénage
parfaits. Un tuyau pour vos essayeurs: avec des Michelins
gonflés à 2.8 bar devant et 2.9 bar derrière, vous
constaterez qu'on ne peut lui faire le moindre reproche sur grande
courbe autoroutière prise à pleine vitesse ou sur les
départementales viroleuses rapides. Ma prochaine moto sera
à nouveau une K1"
Uwe Schmitt de Wiesbadem: "Plus jamais de K1!
Commandée en Septembre 1988, les ennuis débutèrent
dès la livraison en Juin 1989. Zéro kilomètre,
tableau de bord HS. Campagne de rappel. Jante, maître-cylindre et
boîter de gestion moteur changé avec pour résultat
un creux à mi-régime [ne vient sans doute que du fait
qu'il n'avait que très peu roulé avec sa K1 avant
changement]. A 3000 km, nouveau joint de culasse, à 5000
embrayage défectueux, etc. En décembre 1989, j'en
commandé une seconde avec l'ABS [il cherche les coups
lui; normalement après une première expérience
aussi mauvaise, on arrête les frais]. Immatriculée en Mars 1990 [tiens
comme la mienne], le tableau de bord en panne pendant le rôdage
et la partie-cycle se montrait très inquiétante. A 2000
km, nouveau joint de culasse, fourche fuyarde, problèmes de
partie-cycle et jeu dans la colonne de direction. A 3000 km, rupture
d'une attache du combiné ressort-amortisseur. Après 6000
km, transformation [je ne comprend pas la version originale]. De manière
générale, mauvaise finition, l'ABS apporte plus
d'incertitude en situation critique que de sécurité, prix
trop élevé"
Helmut Mayer de Langenmosen: "Je suis très
déçu par les points suivants: la fixation du capot de
selle n'est pas satisfaisante (on aurait pu se casser un peu plus la
tête pour essayer d'y intégrer une fermeture de type
serrure), le tableau de bord est bien amorti mais ses mouvements
dérangent, de plus celui-ci se remplit de condensation par temps
humide et froid, le pare-brise bien qu'adapté à
l'aérodynamique de la moto est inutilisable en position limande,
la selle passager devrait être creusée afin
d'éviter
que cette dernière ne viennent écraser le pilote et ses
parties au
premier freinage et finalement le moteur (mais ça vous l'aurez
vous-même constaté) ne développe pas assez de
puissance sous les 5000 tr/min. Ce qui me plait beaucoup est le
carénage intégral très efficace. Si les points
précédemment cités avaient été pris
en compte chez BMW, j'aurai là une <<surmoto>>"
Mes commentaires
En analysant de près le tableau de
maintenance, on décèle d'autres détails qui ne
sont pas du tout évoqués dans l'article:
- la consommation d'huile (un étonnant 0.04 l/1000 km) a
été calculée uniquement sur base des appoints, ne
tenant pas compte des diminutions de niveau derrière le hublot.
En extrapolant les diminutions de niveau en fonction de la
fréquence et de la quantité des appoints (ils diminuent
en
fréquence et en quantité au fur et à mesure des
50000 km), on arrive en vérité à 0.08 l/1000 km.
Cela reste vraiment étonnant au point que je pense que tous les
appoints n'ont pas été répertoriés mais
reste possible vu l'état des pistons sur la photo
d'ensemble.
- toujours les pistons sur la photo d'ensemble: on voit une
légère variation de dépôt: celui du cylindre
1 est très propre, le 2 assez noir et le 3 et 4 plutôt
entre les deux. Synchro? Ceux qui connaissent la tringlerie de commande
des papillons voient à quoi je pense.
- les joints de fourches ont été changés à
deux reprises à 15004 et à 44871 km. Bien que non
mentionné dans l'article, cette K1 n'aura pas
échappé à la maladie notoire de la fourche
Marzzochi fuyarde.
- à 15004, une autre fuite avec remplacement d'un joint à
lèvre est mentionnée. Peut-être celui de l'arbre
d'entrée de la transmission finale?
- toujours à 15004 km, il est fait mention du démontage
du té supérieur de fourche. Jeu dans la colonne de
direction et/ou usure des roulements? C'était aussi un
défaut très souvent cité à l'époque.
- le Neimann et un commodo ont également été
changés à 15004 km. Les fameux clignotants autonomes?
- encore à 15004 km, il est noté que la K1 a reçu
un nouvel amortisseur BMW avec réglage d'assiette. Ne serait-ce
pas plutôt avec réglage de précontrainte?
- à 26090 km un soufflet du Paralever a été
changé. Est-ce celui en sortie de boîte ou en sortie de
bras oscillant?
- on notera également un remplacement fréquent
d'ampoules. Comme elles ne sont pas précisées, il est
difficile de savoir si certaines ont claqué plus souvent que
d'autres.
Le piston pris en photo dans l'article (voir
ci-dessus) est sans doute celui du cylindre n°1. Son état
est tellement remarquable que je viens à m'en poser des
questions. La jupe, la calotte et surtout le premier cordon n'ont
absolument
aucune
trace de calamine. S'il s'agit vraiment du piston d'origine, la
consommation d'huile ultra faible peut sembler véridique. De
plus, il semblerait donc que de mener cette machine grand train et
d'avoir saloper son rôdage aient eu de bonnes répercutions
en terme de propreté de chambre de combustion et de consommation
d'huile. Le tableau de l'usure montre une usure "assez importante" des
cylindres, pourtant réputés inusables (composite nickel
carbure de silicium). C'est peut-être le secret de la faible
consommation d'huile. Il fallait "taper dedans" moteur neuf.
Le revêtement du patin de tendeur du brin mou
de la chaîne de distribution est de couleur orange et semble
être en plastique assez dur. Les autres photos d'époque
qu'il m'a été donné de voir montre toujours une
pièce similaire. Or le patin de ma K1 était noir et en
une sorte de caoutchouc plutôt rigide. La pièce de
rechange aussi. J'en déduis qu'il avait déjà
été changé au moins une fois et que malgré
le message "pas de quoi s'inquiéter" de Béhème,
ceux-ci ont tout de même tenter d'améliorer sa
résistance à l'usure.
Si votre
machine a eu des soucis ou que vous voulez simplement m'aider à
établir quelques statistiques dans ce genre, écrivez-moi. Une
fois suffisamment de données accumulées, je pourrai les
publier dans l'intérêt de tous les possesseurs de K1.